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    Remise de Prix de Génération Orient Saison2

    06 december 2017

    L'Orient-Le Jour, en partenariat avec la Société Générale de Banque au Liban (SGBL), vient de clôturer la saison 2 de son projet intitulé Génération Orient.

     

    Hier soir, dans une ambiance festive au Music Hall, espace détecteur de talents, le verdict est tombé, a fait trois heureux et neuf artistes fiers d'avoir quand même fait partie de cette belle aventure.

     

    Premier prix : Ghaith et Jad (architectes)

    Deuxième prix : Charlie Prince (danseur)

    Troisième prix : Salim Azzam (illustrateur/storyteller)

     

    Les douze artistes sélectionnés par l'équipe culturelle du journal ont bénéficié durant toute l'année 2017 d'une campagne médiatique régulière et assidue.

     

    Chaque mois tous les projecteurs (papier et web) étaient braqués sur un artiste (âgé de maximum 35 ans) toutes disciplines confondues (cinéma, musique, architecture, photo, illustration,danse, mode, design, cuisine, tatouage, story telling et théâtre) et lui fait sa campagne sur les réseaux sociaux (FB, Instagram, YouTube, Twitter) pendant 30 jours, jusqu'à la date de publication du second artiste, etc.

     

    En décembre, les douze artistes étaient en lice pour le prix L'OLJ-SGBL (5 000 USD le 1er; 2 000 USD le 2e et 1 000 USD le 3e). Les lecteurs de L'OLJ ont voté online à 50 %, et le vote d'un jury (OLJ, SGBL et grands noms/experts du monde artistique) comptait pour les 50 % restants.

     

     

     

    Qui sont les 12 artistes ?

     

    #1 Farid Chéhab, chef cuisinier, 32 ans. Il dit : « Je n'ai jamais suivi une recette ou acheté un livre de cuisine. »

     

    #2 Cynthia Merhej, illustratrice, 27 ans. Elle dit : « L'illustration est sacrée, je ne suis pas prête à tomber dans le commercial pour faire de l'argent. »

     

    #3 Carlo Massoud, designer, 32 ans. Il dit : « Mon rôle est de réfléchir un objet par son sens symbolique, de provoquer sans choquer. »

     

    #4 Ayla Hibri, photographe, 29 ans. Elle dit : « On aime tout, on s'intéresse à tout et on travaille... »

     

    #5 Salim Azzam, storyteller, 26 ans. Il dit : « J'ai débarqué à Beyrouth en véritable Doueik pour entamer mes études de design graphique à l'UL. »

     

    #6 Chrystèle Khodr, femme de théâtre, 33 ans. Elle dit : « Le théâtre, c'est raconter des histoires... »

     

    #7 Samer Étienne Chami, dit Etyen, musicien, 28 ans. Il dit : « J'ai réalisé des ghost remix de La Roux et de Primal Scream, mais quelqu'un d'autre les a signés... »

     

    #8 Timi Hayek, créatrice de mode, 28 ans. Elle dit : « Laisser le tissu s'exprimer en silence, sans ajouter de bavardage au récit du vêtement. »

     

    #9 Charlie Prince, danseur, 26 ans. Il dit : « Au début, j'étais comme un petit oiseau qui commençait à sortir du nid. »

     

    #10 Alexandra el-Kahwagi, actrice, 35 ans. Elle dit : « Quand on fait un choix de vie, autant bien le faire, ou l'éviter dès le départ. »

     

    #11 Ghaith Abi Ghanem et Jad Melki, architectes, 27 et 28 ans. Ils disent : « Nous sommes comme deux gamins jouant à tâtonner puis confectionner des choses. »

     

    #12 Karen Klink, tatoueuse, 32 ans. Elle dit : « L'instant qui précède la première goutte d'encre injectée est un grand moment de solitude. »

     

     

     

    Les 3 lauréats





    Ghaith&Jad : premier prix

     

    Avant même d'entreprendre le moindre chantier, en installant leur studio à Mansion, cette bâtisse classée de Zqaq Al Blat qu'ils ont choisi de sauver avec un collectif d'artistes, Ghaith et Jad signaient leur ultime déclaration d'amour à Beyrouth. Depuis, les deux garçons se sont imposés comme l'un des esprits les plus vifs de leur génération alors qu'ils accumulent les récompenses (le IF Award pour l'intérieur de Starch, le prix Lafarge-Holcim de Sustainable Architecture pour une facilité de recyclage des décombres à Alep) et deviennent les plus jeunes architectes à intervenir sur le campus de l'AUB lors du 150ème anniversaire de l'université, sans ne jamais compromettre l'essence de leur travail. Animé par un élan de transmission, ce tandem dont on loue l'audace et la sincérité, a ainsi fait de chacun de ses projets un plaidoyer social et environnemental, à la fois engagé et poétique, imbibé par l'art et tourné vers l'élément humain. Sur chacune de leur maquette qu'ils travaillent à quatre mains comme deux gamins curieux, Ghaith et Jad ont surtout réussi à insuffler quelque chose qui transcende la pierre et le béton : l'émotion.





     



    Charlie Prince : 2eme prix

    C'est après une licence en musique à Mc Gill que ce jeune homme, 1m80, a senti l'appel de la danse, dans son corps et dans son âme d'artiste. A 18 ans, dans une évidence qui n'a pas eu besoin de mots, il s'est lancé dans l'aventure en s'inscrivant d'abord à l'école supérieure de ballet du Québec. 7 ans plus tard, et après avoir décroché de nombreux prix, Charlie Prince est un danseur qui occupe les planches européennes et libanaises avec subtilité, sincérité et talent. Où qu'il soit, au Québec, à Amsterdam, en Italie ou ailleurs, il a su montrer l'étendue de ses capacités. Au Liban, aussi, où, il a ouvert, on l'espère, la porte à une génération de danseurs masculins, en bousculant avec douceur les mentalités et les préjugés.

     

    Selim Azzam : 3eme prix

    L'illustrateur de 25 ans a une vraie sensibilité des gens. Son attachement à ses racines, sa communauté, a fait revenir ce diplômé en graphic design de l'Université d'Edmonton au pays. Avec pour objectif de faire du design à portée sociale. A travers les textes et images qu'il poste sur son fil Instagram, il contribue à remettre au gout du jour les traditions libanaises et à mettre en lumière le bon sens, l'intelligence de la nature et l'habilité des anciens du village, agriculteurs, brodeuses...Ces dernières qu'il associe désormais à son travail de styliste, en leur offrant du travail à domicile. Bref, tout ce qu'entreprend Salim Azzam est mû par sa forte envie de partage et de solidarité. Et à ce titre il est un exemple pour les jeunes de sa génération, auxquels il montre qu'on peut être moderne, branché sans renier ses origines et ses valeurs...

     

     

     

     

     

     

    Les délibérations du jury

    Samedi 2 décembre, à Antwork, magnifique espace multidisciplinaire s'il en est, les journalistes de l'Orient Le Jour ont porté « leurs » artistes à force de mots et d'émotions face au juru composé : du chef cuisinier Hussein Hadid, de la bédéiste Michèle Standjofski, de la galeriste spécialisée en design Joy Mardini, du photographe Hady Sy, de la storyteller Sarah Beydoun, des actrices Hanane Hajj Ali et Betty Taoutel, du musicien Zeid Hamdane, du créateur de mode Rabih Kayrouz, de l'architecte Youssef Tohmé et du tatoueur Hady Beydoun. Un jury attentif et reconnaissant pour cette initiative qui met l'art sur un piédestal et redonne aux jeunes artistes leurs galons de fiers combattants. Les journalistes ont pris la parole avec un mélange d'émotion, de détermination et de bon sens pour un cheval gagnant.

    Pour avoir accompagné Charlie Prince à ses débuts, l'avoir vu grandir et évoluer, Carla Henoud évoque sa force, sa fragilité, et son combat au-delà de la technique. Edgar Davidian, très touché par les aveux de son artiste, regrette qu'elle ne l'a pas regardé droit dans les yeux pour réaliser que le regard vrai de ChrysteleKhodr ne passe qu'à travers un objectif. Colette Khalaf, cinéphile engagée et passionnée, livre très émue que pour Alexandra el-Kahwagi, passion rime avec détermination. Cette jeune femme au sourire large et aux yeux gourmands a séduit la camera très jeune et a choisi le métier d'actrice au cours d'un parcours très ardu. Olivier Garnier Duparc a évoqué toute l'énergie que déploie Etyen pour une cause d'abord sociale de son art qui bouscule toutes les conventions. Quant à Zéna Zalzal, rigoureuse et méthodique, elle a offert une défense bouclée à l'émotion près de Salim Azzam, jeune prodige du storytelling. Gilles Khoury, qui s'est vu octroyé plus que le temps accordé, tellement il avait bien ficelé sa plaidoirie, photos et projection à l'appui, soulève la problématique de l'engagement dans l'architecture de Ghaith Abi Ghanem et Jad Melki, et de la singularité de Cynthia Merhej, après que Fifi Aboudib eut insisté sur l'importance de la création de mode au Liban, et l'immense talent et le sens des responsabilités de Timi Hayek. Quant àDanny Mallat, c'est d'abord la ligne de conduite du designer Carlo Massoud qui fait fi de l'aspect utilitaire ou commercial d'un objet, qui l'a séduite, et le monde imaginaire et onirique de Karen klink qui l'a envouté.

    Le jury prend le relais à son tour avec, dans le désordre, une Hanane Hajj Ali passionnément belle, qui a défendu le théâtre libanais et revendiqué sa place sur la scène internationale en déplorant le manque de moyens que l'État met à la disposition de cette communauté ; un Zeid Hamdane qui dénonce l'exil de nos talents, un Rabih Kayrouz  qui veut encourager les talents a résister pour ouvrir la voie de la différence, un message  décrypté malgré un wifi boiteux et une connexion à l'image du pays ; une Betty Taoutel qui insiste sur la persévérance et sur une caméra qui choisit telle actrice et non pas l'inverse ; un Hussein Hadid qui rappelle que la gastronomie est le seul art où on ne peut pas badiner avec l'horloge ; une Mia Habis qui axe sa plaidoirie sur l'urgence de changer l'image de la danse au Liban ; un Hady Sy qui s'interroge sur la non importance donné à la photographie, ce nouveau métier qui se doit absolument d'être défendu ; un Youssef Tohmé qui relève l'importance de l'engagement et de l'identité quand on veut être architecte ; un Hady Beydoun qui assure que l'art, c'est d'abord la fidélité de l'artiste et l'importance, là aussi, de l'engagement ; une Michèle Standjofski qui évoque l'urgence, pour les Libanais, de sortir de cette espèce de « branchitude » ; une Sarah Beydoun qui prône la défense de tous les patrimoines libanais, et une Joy Mardiniqui rappelle que l'essentiel dans l'art est, encore une fois, d'être en adéquation avec son identité. Mais le jury et les journalistes ne sont pas seuls dans leur décision et le public qui a voté durant deux semaines a joué dans la balance. Hier soir, dans une ambiance festive au Music Hall, espace détecteur de talents, le verdict est tombé, a fait trois heureux et neuf artistes fiers d'avoir quand même fait partie de cette belle aventure.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Génération Orient, c'estquoi ?

    Chaque mois, L'OLJ braque les projecteurs sur un(e) artiste de moins de 35 ans, toutes disciplines confondues. Une page entière lui est consacrée dans la version imprimée du journal, qui se retrouve dans sa totalité dans un minisite spécialement dédié à notre écurie sur notre site web. Et pendant un mois, toute une campagne est menée sur les réseaux sociaux de L'OLJ (Facebook, Instagram et Twitter), où sont repris les différents articles consacrés à l'artiste du mois (le portrait, ce qu'en pense le maître, ou le mentor, ce qu'en pense le professeur, ce qu'en disent les proches, famille et amis, et ce que déteste l'artiste), flanqués de deux vidéos (l'une montrant le jeune talent en action et un clip de présentation de 16 secondes réalisés par un étudiant en audiovisuel de l'ALBA, Karl Hadifé).

    Rappelons que la première saison de Génération Orient, le pilote, a été consacrée à 6 artistes, contrairement aux 12 de cette année, et des cuvées qui suivront : ainsi, outre la peintre Hala Ezzeddine (1er prix), se sont côtoyés le cinéaste Mir-Jean Bou Chaaya, la créatrice de mode Rayya Morcos, le danseur Ali Chahrour (2e prix), le designer Marc Dibeh (3e prix) et la musicienne Blu Fiefer. La saison 1 s'est terminée par la cérémonie de remise des prix et la fête qui s'est déroulée au O1NE à Beyrouth.

    • Remise de Prix de Génération Orient Saison2
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